Le gag d'humoristes québécois qui ont piégé Sarah Palin a fait le tour de la planète et été l'une des informations en provenance du Canada les plus reprises dans le monde : un succès dont ses auteurs ne sont pas encore revenus.
Les "Justiciers masqués", deux humoristes québécois, ont réussi à parler pendant six minutes le week-end dernier à la candidate républicaine à la vice-présidence des Etats-Unis, Sarah Palin, en se faisant passer pour le président français Nicolas Sarkozy, sans que celle-ci se rende compte de la supercherie.
"Ca a été extraordinaire", a déclaré à l'AFP Marc-Antoine Audette, l'un des deux humoristes, en indiquant que son complice Sébastien Trudel et lui, ont donné quelque 400 interviews depuis leur coup d'éclat, jusqu'en Australie et en Nouvelle Zélande. Ils ont aussi été invités à une émission du matin de la chaîne américaine CBS.
Selon Influence Communication, une société spécialisée dans l'impact d'événements dans les médias du monde entier, le gag a fait l'objet de 4.500 reprises dans 33 pays.
"Depuis le début de l'année, c'est la deuxième nouvelle en provenance du Canada la plus citée dans les médias internationaux", a indiqué Jean-François Dumas, président d'Influence Communication.
Seul le cas d'Omar Khadr, un Canadien détenu à Guantanamo sous l'accusation d'avoir tué un soldat américain alors qu'il était âgé de 15 ans, a fait l'objet de davantage de reprises dans la presse étrangère cette année.
Le gag des "Justiciers masqués" a en revanche dépassé de 36% la couverture dans la presse mondiale des récentes élections canadiennes et de 59% celle du sommet de la Francophonie qui s'est tenu à Québec le mois dernier.
Les "Justiciers masqués" avaient déjà réussi à piéger M. Sarkozy, ainsi que son prédécesseur Jacques Chirac et des personnalités comme Bill Gates.
Mais leurs gags n'avaient pas eu un aussi grand retentissement. Pour M. Audette, c'est la conjonction du faux Sarkozy et de la vraie Palin, qui a assuré qu'on en parle partout dans le monde.
Cela a pris cinq jours aux deux complices pour arriver jusqu'à Mme Palin et l'un de leurs premiers interlocuteurs leur a demandé d'épeler le nom de M. Sarkozy, raconte Marc-Antoine Audette.
"On s'attendait à ce qu'elle ne comprenne pas les blagues en français, mais pour le reste ce n'est pas tout à fait normal qu'elle ne se soit pas rendue compte qu'il s'agissait d'une blague", a-t-il dit.
Le duo qui anime une émission humoristique depuis une dizaine d'années essaie de piéger une personnalité internationale ou une star environ deux fois par an. "Plus l'entourage est nombreux, plus c'est facile d'arriver jusqu'à la personnalité ou à la star parce que les gens pensent que le travail (de vérification) a été fait avant eux."
"C'est comme ça qu'on s'est faufilé plusieurs fois", dit M. Audette avouant aussi avoir été découvert à plusieurs reprises avant d'atteindre leur cible.
Un canular téléphonique avec le patron de Miscrosoft Bill Gates dans lequel les humoristes s'étaient fait passer pour le Premier ministre du Canada avait pris un mois de préparation.
Et il avait failli échouer à la dernière minute car l'assistante personnelle avait jugé que le Premier ministre canadien n'était pas assez important pour déranger son patron, raconte-t-il.
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